TRANS PACIFIQUE

Honte à moi j'ai délaissé BALIDAR durant 3 mois... mais pour la bonne cause!!!

Il y a un moment que je souhaitais passer le canal de PANAMA et poursuivre jusqu'aux Marquises. Après quelques mois de recherche j'étais sur le point de remettre ça à l'année prochaine quand à mi mai on m'a proposé de faire Panama /Marquises. J'hésitais, ne connaissant ni le bateau ni l'équipage.

Et quelques jours plus tard on me propose d'embarquer au Marin, le propriétaire ne pouvant pas venir. J'y ai vu comme un signe. Je rencontre aussitôt l'équipage et le bateau.

Je n'hésite pas, il me reste 4 jours pour préparer BALIDAR pour la saison cyclonique, c'est à dire le désarmer complètement... C'est chaud mais quand on veut... C'est donc sur SAVANNAH modèle Malibu 54 pieds que je mets mon sac, retrouvant Laurent le skipper, Sandrine sa compagne, Arnaud, Damien, et Florence..

 

 

 

Le 28 mai après un changement de la chaîne de mouillage par endroits très abîmée on met le cap au 240 vers les SAN BLAS distantes de 1050 miles, îles situées avant PANAMA.

Comme on est grand largue c'est sous spi que se fait la majorité du voyage, avec des moyennes élevées...  Le trajet est effectué en 6 jours (et 6 nuits) et le spi est affalé pendant 24 h car le vent monte à 25 nds et on va déjà bien vite.

Arrivés aux SAN BLAS le 3 juin au matin, on découvre des îles bien sauvages à l'exception de l'île principale  CAYA HOLLANDES qui est un peu le rendez-vous des voiliers en voyage.

Qui dit concentration de voiliers dit un peu de business... C'est là qu'on peut acheter des molas sorte de patchwork très colorés. Les indiens Kunas constituent une communauté bien à part de PANAMA avec un peu d'indépendance par rapport à la mère patrie. Il y a une quantité d'îles dont quelques unes habitées. Mais les jeunes s'exilent souvent pour travailler à la ville... C'est une autre vie...

Ce même jour on récupère Marie une équipière Normande qui doit nous accompagner pour la suite du voyage et remplacer Arnaud qui débarque.

Une expédition est prévue sur une île voisine pour charger des bananes, avocats. On embarque 2 indiens pour l'opération et on partage au retour ou plutôt le lendemain car un gros orage éclate au retour.

Mais on est en mode convoyage, on part donc le lendemain pour ISLAND GRANDE et se rapprocher de PANAMA car il y a le passage du canal à préparer.

On apprend alors que ça peut être possible d'ici plus ou moins 5 jours ...

Direction alors SHELTER BAY pour les formalités douanières et administratives. C'est la seule marina et elle est située au nord du canal. Il faut mesurer le bateau donner un tas de renseignements matériels pour passer le canal. Il s'agit aussi de faire l'avitaillement pour un mois pour 5, une belle affaire car ça se fait en navette vers PANAMA. Autour de la marina il n'y a rien. Mais on y arrive et le départ est arrosé par des trombes d'eau orageuses. C'est l'été et la période des orages, environ un par jour.

Le 11 juin, en début d'après midi le pilote est embarqué à bord pour la première partie du canal.

On apprend qu'on sera à couple d'un catamaran pour la manoeuvre. Je le connais, il navigue habituellement aux GRENADINES mais vient d'être vendu pour aller faire du day charter au COSTA RICA.

Et c'est parti pour 3 écluses. On est placés derrière un cargo, le Pacific Reefer. Un à l'avant pour récupérer les aussières lancées par les lamaneurs du canal et un autre à l'arrière pour la même manoeuvre. 

Ca se passe bien le personnel du bord est consciencieux et performant.

 

 

Une fois arrivés sur le lac Gatun, lac d'eau douce qui alimente le canal, on nous amarre sur une bouée pour la nuit...

Il paraît qu'il y a des crocodiles alors ça refroidit quelque peu les envies de baignade...,Il n'empêche y en a qui y vont quand même... Aucune perte à déplorer. Nos voisins de canal se sont mis à l'autre bouée pour la nuit.

 

12 juin.

La "descente" vers le Pacifique se fait également en trois écluses.

Cette fois-ci on est devant le cargo. C'est moins confortable quand on le voit arriver alors qu'on est arrêtés, mais on s'y fait vite.

Manoeuvres sans problème, le pilote qui n'est pas le même que la veille dira même qu'on est des pros. Faut dire qu'on l'a soigné avec des gâteaux "home made".

 

 

A la troisième écluse, c'est la libération, les doubles portes s'ouvrent sur le Pacifique, on change de monde, le climat change aussi.

On est à MIRAFLORES... Les terriens peuvent voir les bateaux passer...

Moment émouvant, on sait que maintenant on va retrouver des marées non négligeables et l'aventure commence vraiment...

13 juin.

On fait la deuxième partie de l'avitaillement, en taxi à BALBOA. On est au mouillage dans la baie des égouts. Damien a préféré débarquer pour incompatibilité d'humeur avec Sandrine. On se retrouve donc à 5. 

On fait deux arrêts pour dormir dans les îles Perlas qui s'étalent à la sortie de PANAMA vers le SE notre direction à la recherche de l'alizé. Car il n'y a pas un souffle dans le secteur et c'est gris...

15 juin. C'est parti pour la traversée... 2900 miles... Vent d'Ouest, cap au sud, et oui on a un dériveur.

18 Juin: Au bout de trois jours le groupe de démarre plus on fait donc une escale de 12 h en Equateur à ESMERALDA pour charger 380 l de gasoil (100 galons).

Re départ vers les GALAPAGOS à 800 miles. On ne s'y arrêtera pas.. Le timing... et le prix: environ 2000 $.

23 juin, on passe dans les îles, il fait froid et gris...Y a même des phoques... 

 

 

Le 10 juillet à 2 h du mat, on laisse UA HUCA à babord et après 27 jours de mer depuis PANAMA on mouille aux MARQUISES (TE FENUA ENATA) à TAPIE HAE bourg principal de NUKU IVA. 

Je débarque à terre avec Florence et Marie. Pour nous le voyage est terminé. Le propriétaire arrive pour la suite vers TAHITI. On en profite pour visiter l'île, faire la fête du 14 juillet, la finale de la coupe du monde, un tatouage Marquisien en passant.

Accueil chaleureux des habitants et une semaine grandiose dans un environnement du même nom.

 

17 juillet:  L e tournant du voyage.... Pierre le propriétaire arrive pour faire l'étape suivante... Et il y a de la place sur le bateau non?  Alors j'embarque à nouveau pour TAHITI. On prend la direction d'un mouillage our faire les pleins d'eau... 800 litres à "bidonner".

20 juillet: Pierre arrive. Pas de chance une houle inhabituelle rend le mouillage acrobatique, Pierre est malade, on lui trouve une bais à l'abri pour récupérer.

22 juillet: départ pour HIVA OA... On fait un peu de tourisme, et il y a là-bas les tombes de Gauguin et Brel...

Notre skipper retrouve des amis qui cherchent à rejoindre PAPEETE. On embarque donc Bruna et Pierrot... et on poursuit les mouillages...

 25 juillet: FATUIVA et la baie des Vierges... Grandiose !!!

26 juillet, on quitte le MARQUISES et comme dit Brel "Gémir n'est pas de mise aux Marquises" et pourtant... Direction les TOAMUTU... 530 miles.

29 juillet.

Arrivée à FAKARAVA...Plus rien à voir on a quitté les îles volcanique pour une île corallienne. C'est la première fois qu'on rentre dans un lagon par une passe... Très facile... Comme je disais "Quand tu es rentré à Primel de nuit par vent frais de NW, le reste est sans soucis..." On met Pierrot en vigie dans les barres de flèches et ça roule.

FAKARAVA est connue mondialement pour ça passe remplie de 700 requins les soirs de pleine lune: ils viennent dévorer les mérous qui sont en train de se reproduire. Le spectacle est grandiose... Mais ce n(est pas la pleine lune et il fait jours alors on se baigne avec les pointes noires... Impressionnant quand même...

Mardi 31 juillet. Départ à l'étale de basse mer vers PAPEETE où l'on arrive 48 h plus tard? 

Et bien j'ai été charmé par cette ville pas si grande en fait. Tout le monde se tutoie mais ç'est ainsi depuis les MARQUISES. Les habitants sont prévenants chaleureux.  Tu approches d'un passage piétons tout le trafic s'arrête pour te laisser passer. On en profite pour refaire des courses pour un mois, la lessive, les pleins d'eau…

Pierre le propriétaire débarque pour rejoindre NOUMEA où il travaille. Bruna et Pierrot débarquent eux aussi le lendemain mais à MOOREA juste en face pour gagner San Francisco où ils vont 3 mois faire la cueillette de ganga.

Belle escale à MOOREA aussi,  un peu courte, le temps d'une baignade dans une cascade et d'un après midi Bingo.

 

On se retrouve donc à trois pour la suite car j'ai signé à nouveau… 2300 miles nous attendent.

 

6 août:

On enchaîne alors la visite rapide d'îles situées sur la route de NOUMEA… RAIATEA, BORA BORA, MAUPITI, MOPELIA… Des îles qui font rêver et on rêve…

 

 

11 août:

Il y a maintenant 1300 miles à faire pour Wallis… A trois c'est moins fun mais avec le pilote on a le temps de se regarder un film pendant le quart…

On laisse les SAMOA à tribord, on ne peut pas s'arrêter partout…=

Et on arrive le 22 août à WALLIS… 9000 habitants et surtout des églises monumentales partout…  catholiques, protestantes, mormons, jéhova, adventistes batistes. ils semblent vivre en paix. Il y a peut-être plus de place dans les églises que d'habitants. 

On passe du temps à essayer de trouver un alternateur pour le moteur mais c'est en vain.

C'est là qu'on apprend qu'on est le 23 août alors qu'on pensait être le 22.

On devait aller direct sur les VANUATU mais finalement on fait un stop...

à FUTUNA... avec un arrêt à ALOFI juste à côté.

Normal on dit bien WALLIS et FUTUNA

 

26 août:

Départ pour les VANUATU...760 miles à couvrir avec les FIDJI à laisser au vent.

C'est sur ce trajet que l'on passe l'antiméridien. Maintenant la longitude est EST.

A l'approche des îles on aperçoit le volcan en activité de nuit ..

A 3 h du matin mouillage à LENAKEL port principal de TANNA. Ca roule pas mal on est seuls comme souvent.

Après les douanes la banque le marché on trouve enfin un taxi pour le volcan. 7000 vatus (monnaie locale)  soit 70 €. La langue locale est le Bushmama.

Arrivés au volcan, mauvaise surprise il faut débourser 95 € par personne pour grimper au sommet...

Il y a 15 ans c'était libre d'accès quand Laurent y était passé... Tout fout le quand!!!

On refuse donc le plan "pigeons" et on rentre en ville boire une bière et le fameux cava, boisson locale à base de racines... Ca a goût de terre, vaut mieux le boire cul sec... Ca semblerait apaiser...

1er septembre;

En route pour les îles LOYAUTES... 100 MILES.

On arrive le soir à  MARE, l'île qui est sur notre route...

La fatigue se faisant sentir on reste à bord le soir et le lendemain un paquebot arrive déversant ses navettes de touristes sur l'île.

S'en est trop on remet les voiles pour la Nouvelle Calédonie...

4 septembre.

 

Après un nuit au près puis au louvoyage la Nouvelle Calédonie semble se faire désirer...

Mais on y arrive... 

Faute de place à la marina, on se met sur un coffre car le guindeau fait des caprices...

Clap de fin... 3 mois depuis la Martinique...

Le convoyage est fini. Reste à ranger le bateau le nettoyer... et de penser qu'après il y a l'AUSTRALIE, LE DETROIT DE TORRES, L'OCEAN INDIEN etc...

A bientôt...

Écrire commentaire

Commentaires: 1
  • #1

    marie anne et daniel (mercredi, 19 septembre 2018 12:32)

    Superbes images contées sur ce long périple où les noms des îles font déjà rêver...On sent un besoin de retourner et de rester plus longtemps sur certaines iles pour rencontrer les locaux...Excellente idée...On pourra continuer la découverte.
    Merci pour ce partage.